La Ferme Vosgienne

 

La ferme vosgienne se présente comme un gros bâtiment dont la façade principale est percée de petites fenêtres qui mesurent environ 1,30 m de hauteur pour un peu plus d'un mètre de large.

Au centre se détache une petite bâtisse en demi-cercle, avec un toit conique : le four à pain.
L'arrière de la ferme est occupée par le grenier à foin et le hangar à bois, construits en bois. Ils s'ouvrent par une large porte.
Les murs sont en granit. Ils ont 50 cm d'épaisseur. Extérieurement leur partie supérieure est recouverte d'une ramée de bois.
Le toit est recouvert de tuiles rouges. Il porte une cheminée principale et quelquefois une autre plus petite.

 

Description

LE GRENIER A FOIN

Le grenier à foin occupe l'arrière de la ferme mais aussi tout l'étage. Il peut contenir cinquante tonnes de foin, c'est-à-dire une provision de foin pour dix vaches.

L'HABITATION

La ferme contient aussi l'étable, le poulailler, la fontaine, le « batou » (réserve d'aliments pour les animaux), un atelier ou chambre de travail, la cuisine, le « poêle » et quelques chambres.

Le sol de la cuisine est fait de grosses dalles de pierre. Un plancher en bois recouvre le sol des chambres. Les autres pièces ont habituellement un sol cimenté .


Le schéma ci-dessus indique la disposition courante du rez-de-chaussée de la ferme.

 

La cuisine

 

C'est dans la cuisine que se trouve la cheminée centrale. Un grand feu de bois y brûle : on y pose des chaudrons et on y fumait autrefois la viande et le lard de cochon.

Le poêle

Cette chambre est celle où la famille se tient le plus souvent en hiver. On l'appelle le « poêle » parce qu'un grand fourneau en pierre réfractaire y est installé. Ce fourneau ne possède aucune ouverture, mais il communique avec la cheminée par des lunettes qui y sont percées. Par ces ouvertures, le soir, on pousse, de la cuisine, les braises rougies dans le fourneau. Celui-ci emmagasine ainsi la chaleur et la dissipe lentement pendant toute la nuit. Au matin, le fourneau est encore chaud alors que la cheminée devient glacée aussitôt que le feu s'y éteint.

Aussi le poêle est la pièce la plus chaude de l'habitation. En hiver, on y mange et on y fait la veillée. Les vieux racontent des histoires; les jeunes jouent de l'accordéon, de la flûte ou de l'harmonica et dansent. Puis on se sépare après avoir mangé la chalande (prononcez tchalande) et bu le vin chaud.

Quelquefois, même, on dort dans le poêle. C'est aussi dans cette pièce que l'hiver se « faisaient » (se mûrissaient) autrefois les fromages, car il leur fallait de la chaleur.

Le four à pain

Le four à pain, dont la niche renfle la façade, communique avec la cuisine par une porte en fer. 

Jusqu'à la guerre de 1914-1918 la fermière fabriquait son pain avec un mélange de blé et de seigle. Le pétrin se trouvait alors dans le poêle. La fermière y travaillait la pâte le soir et la laissait lever toute la nuit. 

Le four pouvait contenir une dizaine de boules, c'est-à-dire la quantité de pain nécessaire pour une semaine.

La fontaine

C'est la pièce où arrive l'eau très claire de la source. Elle était amenée jadis par des tuyaux en bois, creusés dans de longues bûches à l'aide d'une grande gouge appelée « losse ».

La fontaine servait aussi de buanderie et d'abreuvoir pour les animaux.

LA VIE A LA FERME AUTREFOIS

Autrefois, les paysans ne connaissaient ni l'électricité, ni l'eau courante, ni les véhicules à moteur. La vie était très dure dans Les Vosges, particulièrement en hiver lorsque la neige isolait les fermes.
 
On utilisait des objets bien particuliers à la région et à ses activités.
En voici quelques-uns : une schlitte, des skis, des raquettes, une hotte,
 des formes à fromage, un cuveau, des vans, une bougeotte, des jougs, des sabots, des « chnolles », des fers à choux-navets (appareil pour couper ces légumes en fines lamelles), des outils de sabotier, des « bétis » ...
 
 
Le bois entrait dans la fabrication de nombreux objets. Les sabots par exemple sont très utiles dans les prés humides et sur les chemins pierreux. Ils isolent de l'humidité et du froid et ils font de bons patins à glace, quand ils sont usés, l'hiver, pour les écoliers.
 
Beaucoup de fermes possédaient un établi de sabotier appelé « patience ».
 
Par temps de neige, le paysan se déplaçait sur des skis rudimentaires aux semelles rugueuses et muni d'une sorte de chaussons de cuir. Il utilisait aussi des cerceilles raquettes en bois de frêne.
 
Le bois servait encore à fabriquer les roues et les moyeux des chariots, les cuveaux où l'on lavait le linge et la vaisselle, les jougs pour les animaux, les « chnolles » (entraves pour les veaux, les génisses et les vaches), les « bétis » ou coffins ( étuis portés à la ceinture, dans lesquels les faucheurs rangent leur pierre à aiguiser) ...